The Dynamics of Social Practice: Everyday Life and how it Changes - by Elizabeth Shove, Mika Pantzar and Matt Watson
The Dynamics of Social Practice: Everyday Life and how it Changes - by Elizabeth Shove, Mika Pantzar and Matt Watson Forum Vies Mobiles Mon, 11/23/2015 - 15:10The Dynamics of Social Practice argues that policy interventions addressing the challenges of sustainability must be grounded in an understanding of the dynamics of what people do. It outlines methods of analysing and conceptualizing the dynamics of social practice and argues that this conceptual approach enables a different policy imagination and opens new questions about the allocation of responsibility in processes of social change.
The Dynamics of Social Practice. Everyday Life and how it Changes - d'Elizabeth Shove, Mika Pantzar et Matt Watson
The Dynamics of Social Practice. Everyday Life and how it Changes - d'Elizabeth Shove, Mika Pantzar et Matt Watson Forum Vies Mobiles Mon, 11/23/2015 - 15:13Prendre en compte les changements mondiaux de l’environnement
Les plans d’action nationaux et internationaux pour la lutte contre le changement climatique tendent à expliquer ce phénomène par la somme de millions de décisions individuelles, comme prendre l’avion ou conduire des voitures à essence. Par conséquent, ils s’attachent à encourager un changement de comportement, en informant et en sensibilisant mieux les personnes, pour leur faire adopter des modes de vie plus respectueux de l’environnement. L’idée qui sous-tend cette vision du changement climatique considère que le comportement des gens est une question de choix, et que ces choix sont le reflet de décisions et de valeurs personnelles. Considérer sous cet angle le fait social et la manière dont il évolue s’inscrit dans la tradition intellectuelle de l’utilitarisme de Bentham et Mill, implicite dans les théories du choix rationnel et ayant exercé une forte influence sur les programmes des politiques environnementales, bien avant le sommet de Rio en 1992. Malgré les bonnes intentions exprimées lors de ce sommet et des suivants, la dégradation de la situation environnementale s’est accentuée, et les modes de vie sobres en carbone des sociétés occidentales sont demeurés marginaux. Dans le long débat toujours en cours sur les raisons de cette inaction et de l’apparent manque d’intérêt de l’opinion publique, les spécialistes ont relevé diverses explications : tout d’abord un certain pessimisme diffusé par les médias, qui présentent le changement climatique comme un phénomène mondial et irréversible, indépendant de la volonté humaine ; ensuite, le sentiment que les intérêts particuliers, tels que ceux de l’industrie pétrolière, dominent ; et enfin, le manque de confiance dans les gouvernements, le milieu des affaires et les grands acteurs, supposés mener à bien une stratégie d’atténuation des effets du changement climatique. Quelques spécialistes ont également souligné qu’une partie du problème est à imputer directement aux théories du social et du changement social qui sous-tendent les plans d’actions nationaux et internationaux.
Du comportement individuel aux pratiques sociales
The Dynamics of Social Practice fait partie d’un corpus de recherche, actuellement en expansion, qui propose un paradigme alternatif aux politiques environnementales. Ce paradigme consiste à transférer le centre d’intérêt actuellement fixé sur les attitudes, les comportements et les choix individuels vers les pratiques sociales, pour en comprendre l’ordre, la stabilité et les changements. Contrastant avec le mode d’explication linéaire de cause-à-effet, implicite dans les approches comportementales de l’action et des changements sociaux, les théories de la pratique mettent en avant les notions de processus et de « dépendance au sentier », et se penchent sur les multiples relations contingentes entre éléments matériels, significations et connaissances pratiques engagées dans la mise en œuvre d’une pratique. Cette démarche légitime un nouvel objet empirique de recherche centré sur les politiques et dévoile des lieux d’intervention politique encore inexplorés.
Théorie de la pratique sociale
Les théories de la pratique sociale sont issues de diverses traditions intellectuelles, variant selon les auteurs, et souvent alignées sur différents projets. L’approche développée par Shove et ses collègues emprunte certaines idées à Giddens, Bourdieu, Schatzki ou Reckwitz et tend à favoriser les transitions vers un développement durable. La démarche considère la pratique comme unité de base de son analyse et la définit comme un type de comportement routinier. Elle cite des exemples, comprenant la conduite, le vélo, la cuisine ou le chauffage des foyers, mais sans opérer de classification a priori : une pratique est tout ce que les praticiens considèrent comme telle. Toutes les pratiques existent en tant que schémas ou entités reconnaissables (c’est pourquoi nous les identifions immédiatement, par exemple lorsque nous parlons de la conduite), mais en même temps, les pratiques n’existent que si elles sont accomplies de manière routinière. Cette distinction entre la pratique-comme-entité et la pratique-comme-acte est fondamentale pour comprendre les dynamiques du changement. La pratique-comme-entité fournit un moule ou un modèle idéal, que les individus reproduisent consciemment ou non à chacun de leurs actes. La reproduction imparfaite de chaque acte laisse suffisamment de marge pour introduire de la nouveauté. La pratique comme acte implique, quant à elle, un espace de possibilités conditionnel et incertain, une action structurée mais ouverte à l’inattendu. Tout passage à l’acte referme deux possibilités : soit se conformer à la structure, soit la modifier pour suivre des voies alternatives.
Cette distinction est utile pour tenter de comprendre comment le changement se produit, mais elle laisse dans le flou ce que suppose, en réalité, une pratique. Shove et ses collègues affirment que l’adoption d’une pratique est un moment d’intégration impliquant trois sortes d’éléments : matériels (des objets, des technologies), compétences (formes de compréhension, qualification, technique) et significations (des significations symboliques, des aspirations, des idées). Dans le cas de la conduite, cela correspond à une voiture et toutes ses composantes (le matériel), à la capacité de conduire un véhicule (la compétence) et à l’association d’une voiture avec, par exemple, des images de liberté ou de masculinité (la signification). Donc, les pratiques existent lorsque ces éléments sont activement intégrés : « Par cette agrégation, les pratiques sont reproduites comme des entités provisoirement reconnaissables » (p. 82). De la même manière, elles sont modifiées quand de nouvelles combinaisons d’éléments existants ou inédits surgissent ou disparaissent ou si le lien entre ces éléments est rompu. C’est pourquoi le thème central de l’analyse porte sur les éléments constitutifs de la pratique et sur le processus, au cours historiquement fluctuant, de connexion et de déconnexion entre ces éléments et entre les pratiques elles-mêmes.. Certains chapitres de l’ouvrage mettent l’accent sur les liens entre éléments et pratiques, alors que d’autres se focalisent sur les éléments considérés de façon autonome. Cette distinction nous permet de décrire certains cas où les mêmes éléments matériels, significations ou compétences se retrouvent dans différentes pratiques et de définir comment ces éléments communs les relient entre-elles. L’image qui émane de ce raisonnement est celle de multiples éléments matériels, compétences et significations qui convergent pour former des pratiques identifiables pendant qu’elles sont accomplies, mais qui relient aussi différentes pratiques entre elles, en tissant une trame de relations sociales infinies et évolutives. Il en résulte que « la compréhension des rythmes spatiaux et temporels de la société se résume en fait à comprendre comment certaines pratiques fleurissent et d’autres se fanent ; comment émergent les propriétés de fréquence, de durée et de séquences ; comment les pratiques fusionnent pour former des groupes et des ensembles, et comment de telles configurations se font écho, s’amplifient ou se détruisent entre-elles » (p. 96).
Conduire : une pratique sociale
L’une des pratiques décrites pour illustrer cette argumentation est la conduite d’une voiture. De nos jours, conduire est une pratique aisément indentifiable et apparemment stable. Rétrospectivement, on est tenté d’associer son émergence au dix-neuvième siècle, à « l’innovation radicale » de la voiture. À y regarder de plus près, toutefois, on décèle une multitude de continuités avec des éléments, du matériel et des significations qui existaient déjà. Stricto sensu, la seule véritable innovation des premières formes de la conduite est le moteur à essence et la connaissance nécessaire à son entretien. Tous les autres éléments qui composent la pratique de la conduite sont antérieurs à l’émergence de la voiture et sont liés à des règles, des compétences et un design déjà présents dans d’autres pratiques, telles que l’équitation, le vélo et la navigation. Ainsi, la conduite fait son apparition (en symbiose avec d’autres activités) en tant qu’amalgame assez cohérent mais nécessairement provisoire d’éléments existants et nouveaux. Elle a ensuite évolué dès lors que ces éléments et la relation qui les unissait se sont modifiés. On peut illustrer ce phénomène ainsi : la conduite d’une voiture était, dans un premier temps, un passe-temps d’homme fortuné pour qui le plaisir de conduire tenait essentiellement au défi de mener à bien un trajet, malgré la fragilité mécanique des premiers véhicules qui exigeait des connaissances pointues en entretien et réparation. La conduite était alors associée au risque et à l’aventure, mais comme les compétences requises étaient rares, bien peu étaient en mesure d’imaginer un autre avenir pour l’automobilité que celui d’être un loisir coûteux réservé aux nantis. Ce frein à la normalisation de la conduite disparût lorsque les constructeurs produisirent des voitures plus fiables, qui exigèrent moins de dextérité pour les faire marcher. Ceci démontre comment les changements survenus dans les éléments matériels (une technologie plus fiable) ont entraîné une modification des compétences et des significations de la conduite (passant alors d’une activité risquée et aventureuse à un aspect essentiel de la vie professionnelle et familiale) et comment, au cours de ce processus, la pratique de la conduite en elle-même fut modifiée.
Pour comprendre ces processus de coévolution, il faut être conscient que les éléments qui constituent la pratique de la conduite peuvent participer simultanément d’une multitude d’autres pratiques et établir ainsi des liaisons entre elles. À titre d’exemple, la définition de la conduite, à son origine, comme une activité nouvelle, risquée et physiquement exigeante, l’a associée à la masculinité, qui était en même temps liée à d’autres activités, comme la réparation mécanique. La masculinité faisait le lien entre la pratique de la réparation et celle de la conduite. Mais ces associations furent provisoires, comme le prouve le changement du rôle joué par la conduite pour l’identité du genre, à partir du moment où elle devint plus fiable et accessible au grand public, indépendamment des compétences de chacun en matière de mécanique. La création et la rupture des liens entre les éléments constitutifs des pratiques, et entre les pratiques elles-mêmes « évoquent une image plus élaborée, dans laquelle divers éléments circulent à l’intérieur et entre de nombreuses pratiques différentes, constituant une forme de réseaux qui maintient en place des agencements sociaux complexes et qui peut éventuellement les rompre. Dans cette mesure, la liaison et la rupture des significations se répercutent dans l’ensemble du paysage culturel ».
Conséquences sur l’intervention politique
Comprendre le social comme une réalité complexe se déployant dans un flux d’évènements, est très éloigné de la vision dominant l’élaboration des politiques publiques. Celle-ci considère en effet que le social est constitué d’entités discrètes, établies, indépendantes et clairement identifiables, reliées les unes aux autres par des relations de causalité, lesquelles peuvent être quantifiées et gérées. Au lieu de défendre une vision mécanique du monde, en tant que somme de variables indépendantes qui influencent des variables dépendantes, l’approche par les pratiques sociales souligne les notions d’émergence et de « dépendance au sentier ». Cela ne signifie pas, toutefois, qu’une approche par les pratiques exclue l’intervention politique. Le premier pas d’une approche de la politique par les pratiques serait de montrer que les interventions politiques sont internes et non externes aux dynamiques de la pratique. Les politiques de nombreux secteurs, comme celui de l’éducation, de la santé, du travail ou des transports (souvent par inadvertance) altèrent la nature et le rythme de la vie quotidienne, en exerçant leur influence sur la distribution et la circulation des éléments matériels, des compétences et des significations ainsi que la manière dont ces éléments et les pratiques interagissent. L’imbrication de la politique dans le flux de la vie quotidienne doit être prise en compte pour mettre en évidence des lieux d’intervention et de responsabilisation des gens afin de favoriser des modes de vies plus durables.
Les théories de la pratique sociale et la recherche en matière de mobilités
Les théories de la pratique sociale ont gagné de l’importance au cours de la dernière décennie dans les champs du développement durable, notamment concernant l’énergie domestique, l’eau et la consommation alimentaire. Sa popularité grandit rapidement chez les spécialistes en transitions durables en Grande-Bretagne, en Europe et ailleurs. Bien qu’elle ne soit pas encore aussi développée que la recherche sur l’énergie et l’eau, la recherche en matière de mobilité adoptant l’approche par les pratiques est également en développement et semble vouée à apporter des contributions significatives dans les années à venir.
Bien que le livre traite de théorie sociale, les lecteurs moins familiers avec la sociologie seront surpris par la clarté et la facilité d’accès du raisonnement, abondamment illustrés d’exemples de pratiques quotidiennes, comme le vélo et, nous l’avons évoqué plus haut, la conduite. J’apprécie son style, qui évite toute information et discussion inutiles à l’argumentation – d’où un livre plutôt petit – et la manière délicate dont il rappelle régulièrement au lecteur le raisonnement suivi. Cette sobriété a certes bénéficié à la clarté du propos, mais peut-être aux dépens du traitement d’autres questions importantes. J’aurais aimé y trouver un débat plus explicite sur le rôle des classes sociales et du pouvoir dans les transitions des pratiques. Même si ces aspects sont latents au fil du raisonnement, c’est seulement à la fin du chapitre 7, dans un court passage d’un peu plus de deux pages, qu’ils sont directement évoqués.
Il s’agit indubitablement d’un ouvrage important, qui doit être lu par toute personne intéressée par les discussions universitaires actuelles sur les logiques du changement social et sur la contribution possible des sciences sociales aux politiques de changement climatique.
Les auteurs
Elizabeth Shove est professeure de sociologie et directrice du centre DEMAND à l’université de Lancaster. En collaboration avec Matt Watson (Sheffield), Mika Pantzar (Helsinki), Gordon Walker (Lancaster), Alan Warde (Manchester), Tom Hargreaves (East Anglia) et d’autres collègues de Grande-Bretagne et d’Europe, elle a été la première à mener des études sur la pratique sociale dans le champ du développement durable. Ses recherches se sont concentrées essentiellement sur les questions de consommation énergétique en contexte bâti comme non-bâti.
Mika Pantzar est professeur et chercheur au National Research Centre à Helsinki. Il a publié de nombreux travaux sur la consommation, la technologie et la culture matérielle.
Matt Watson est chargé de cours en géographie sociale et culturelle à l’université de Sheffield. Il a mené des recherches sur la durabilité, la gouvernance, la technologie et la consommation.
Pour citer cette publication :
Javier Caletrío (2015, 27 Octobre), « Les dynamiques de la pratique sociale : la vie quotidienne et comment elle évolue - d'Elizabeth Shove, Mika Pantzar et Matt Watson », Forum Vies Mobiles. Consulté le 23 Novembre 2015, URL: https://fr.forumviesmobiles.org/publication/2015/10/27/dynamiques-pratique-sociale-vie-quotidienne-et-comment-elle-evolue-delizabeth-shove-mika-pantzar-et-3001
The Dynamics of Social Practice: Everyday Life and how it Changes - by Elizabeth Shove, Mika Pantzar and Matt Watson
The Dynamics of Social Practice: Everyday Life and how it Changes - by Elizabeth Shove, Mika Pantzar and Matt Watson Forum Vies Mobiles Wed, 11/25/2015 - 17:31Addressing global environmental change
National and international action plans for tackling climate change tend to define it as the result of the accumulation of millions of individual decisions such as flying or driving petrol engine cars. Accordingly, emphasis is placed on changing behaviour by providing better information and incentives to adopt more environmentally friendly lifestyles. Implicit in this framing of climate change is the idea that what people do is a matter of choice and that choices reflect personal attitudes and values. This understanding of the social and how it changes is in line with intellectual traditions such as the utilitarianism of Bentham and Mill implicit in rational choice theories, and has been influential in environmental policy agendas well before the 1992 Rio Earth Summit. Despite the good intentions expressed at this and subsequent events, environmental degradation has only increased while low-carbon lifestyles in Western societies still remain marginal. In a long and ongoing debate about the causes for this inaction and apparent lack of public concern, social scientists have highlighted various reasons, including the pessimism created by media representations of climate change as a global, irreversible reality beyond human control, the perceived power of vested interests such as the oil industry, and the lack of trust in governments, business and key actors supposed to lead a mitigation strategy. Some social scientists have also noted the possibility that part of the problem lies in the theories about the social and social change informing national and international action plans.
A shift from individual behaviour to social practices
The Dynamics of Social Practice forms part of a growing body of research proposing an alternative paradigm in environmental policies that shifts the analytical focus from individual attitudes, behaviours and choices to social practices, as a method for understanding order, stability and change. In contrast with the linear, cause-and-effect type of explanation implicit in behavioural approaches to action and social change, theories of practice highlight notions of process and path-dependency and attend to the multiple and contingent relations between material elements, meanings and practical knowledge that are brought together in the moment of enacting a practice. This approach legitimizes a new empirical object of policy-oriented research and discloses as yet unnoticed sites of policy intervention.
Social Practice Theory
Theories of social practice have emerged from different intellectual traditions, vary with authors and are often aligned with different projects. The approach developed by Shove and her colleagues selectively borrows from authors such as Giddens, Bourdieu, Schatzki and Reckwitz and is aimed at fostering sustainability transitions. It takes practice as its basic unit of analysis and defines it as a routinized type of behaviour. Examples of practice include driving, cycling, cooking or heating the house, but there is no a priori classification of practices: a practice is anything that practitioners regard as such. All practices exist as recognizable patterns or entities (that is why we can recognize them in the first instance when, for example, we talk about driving), but at the same time practices only exist to the extent that they are routinely performed. This distinction between practice-as-entity and practice-as-performance is central to understanding dynamics of change. Practices-as-entities provide an ideal mould or pattern which individuals consciously or unconsciously replicate with each performance. But each performance leaves space for unfaithful repetitions that introduce novelty. Practice-as-performance implies a space of potential which is conditional and uncertain, an action that is scripted yet open to the unexpected. Every performance carries with it the twin possibilities of either reaffirming the ideal script or undoing its enclosures and approaching alternative paths of change.
This distinction is useful to begin understanding how change occurs, but it still leaves unexplained what a practice involves. Shove and her colleagues argue that the enactment of a practice is a moment of integration involving three different elements: materials (things, technologies), competences (forms of understanding, skills, technique), and meanings (symbolic meanings, aspirations, ideas). In the case of driving this would involve the car with all its parts (materials), the knowledge of how to navigate a car (competences) and the association of the car with ideas of, for example, freedom or masculinity (meanings). Thus, practices exist when elements are actively integrated: ‘Through these integrative performances practices are reproduced as provisionally recognizable entities’ (p. 82). Similarly, practices are transformed when new combinations of new or existing elements take place, or disappear when links between elements are broken. Therefore, the central topic of analysis is the elements of which a practice is composed, and the historically fluid processes of connection and disconnection between elements and between practices. Some chapters of the book prioritize a focus on links between elements and practices while others focus on the elements as if they had an independent existence. Through this distinction we can describe instances when the same material, meaning or competence can be found in different practices and how these shared elements bridge different practices. The picture that emerges following this reasoning is one of multiple materials, competences and meanings that cohere into identifiable practices during moments of doing but which at the same time bridge different practices, constituting the threads of an endless and evolving fabric of social relations. It follows from this that ‘Understanding the spatial and temporal rhythms of society is in essence a matter of understanding how some practices flourish and others fade; how qualities of frequency duration and sequence emerge; how practices integrate to form bundles and complexes; and how such configurations resonate, amplify or destroy each other’ (p.96).
Driving as a social practice
Driving a car is one of the practices used to illustrate this argument. Today, driving is an easily recognizable and apparently static practice and, in retrospect, it is tempting to associate its emergence in the nineteenth century with the ‘radical’ innovation of the car. A closer examination, however, reveals the many continuities with already existing elements, materials and meanings. Strictly speaking, the only really new element of the early form of driving was the gasoline engine and the knowledge of how to maintain it. All other elements integrated in the practice of driving predate the arrival of the car and are related to rules, skills and material aspects of design in riding horses, cycling and sea-faring. Thus, driving emerged (in symbiosis with other activities) as a relatively consistent but necessarily provisional amalgam of new and already existing elements which has evolved as the elements which constitute it and the relationships between them change. This can be illustrated by how driving a car first emerged as a past-time of wealthy men for whom the fun of driving largely consisted in ending a journey which, given the mechanical fragility of the early cars, required sophisticated maintenance and repair skills. Driving was then associated with risk and adventure and, because of the general scarcity of those skills, few could imagine a future for automobility beyond being an expensive hobby for the few. This barrier to the normalisation of driving disappeared when car manufacturers began to produce more reliable cars demanding fewer skills to keep them in motion. This demonstrates how a change in material elements (a more reliable technology) prompted a change in the competences and meanings of driving (from a risky adventurous activity to an essential part of work and family life) and how, in the process, it changed the practice of driving itself.
Understanding these processes of co-evolution also requires an awareness of how elements constituting the practice of driving can form part of multiple practices simultaneously, acting as bridges between them. For example, the framing of driving in its early stage as a novel, risky and physically demanding activity connected driving with a masculine culture which was, at the same time, part of other activities such as repairing. Notions of masculinity were bridging the practices of repairing and driving. But these associations were provisional as shown by the changing role of driving for gender identity when driving became more reliable and accessible to many irrespective of their mechanical skills. This making and breaking of links between elements within and between practices ‘hints at a much more elaborate picture in which diverse elements circulate within and between many different practices, constituting a form of connective tissue that holds complex social arrangements in place, and potentially pulls them apart. To the extent that this is so, the attaching and detaching of meaning and signification sends ripples across the cultural landscape as a whole.’
Implications for policy interventions
This understanding of the social as a complex reality unfolding through a stream of events is far from the dominant view in policy making that the social is composed of discreet, fixed, independent and clearly identifiable entities related through linear causal relations which can be quantified and managed. Instead of assuming a mechanical view of the world as the outcome of independent variables influencing dependent variables, a social practice perspective highlights notions of emergence and path dependency. This does not mean, however, that a practice perspective precludes policy intervention. A first contribution of a practice approach to policy is to reveal how policy interventions are not external but internal to the dynamics of practice. Policies in many sectors such as education, health, work or transport (often inadvertently) alter the texture and rhythm of daily life by influencing the distribution and circulation of materials, competences and meanings and the ways in which elements and practices relate to each other. This imbrication of policy in the flow of everyday life needs to be acknowledged so as to reveal sites of intervention and responsibility for the creation of conditions that favour more sustainable ways of living.
Theories of social practice and mobilities research
Theories of social practice have gained prominence over the last decade in the field of sustainability, especially regarding indoor energy, water and food consumption, and its popularity is rapidly spreading amongst sustainability transitions scholars within and beyond the UK and Europe. Albeit not as well developed as research on energy and water, practice-informed research on mobilities is rapidly expanding too and, in the coming years, is set to make significant contributions to the field.
Although this is a book on social theory, readers less familiar with sociology will be surprised by the clarity and accessibility of its argument which is richly illustrated with examples of everyday practices, including cycling and, as noted above, driving. I like its style which avoids material or discussion which are not strictly necessary –hence the rather short length of the book– and the gentle way in which the reader is constantly reminded of the unfolding argument. This economism has worked effectively in making a clear point perhaps at the expense of including other relevant issues. I would have liked to see more explicit discussion of the role of class and power in transitions in practices. Although these issues are implicit along the argument it is only at the end of chapter seven, in a short section of little more than two pages, where they are explicitly mentioned.
This is no doubt an important book and one that should be read by anyone interested in current academic debates about the logic of social change and the potential contribution of social sciences to climate change policies.
About the authors
Elizabeth Shove is Professor of Sociology and Director of the DEMAND centre in Lancaster University. With Matt Watson (Sheffield), Mika Pantzar (Helsinki), Gordon Walker (Lancaster), Alan Warde (Manchester), Tom Hargreaves (East Anglia) and other colleagues in the UK and Europe she has pioneered social practice theories in the field of sustainable development. Her research has focused largely on issues of energy consumption in indoor and outdoor environments.
Mika Pantzar is research Professor at the National Research Centre in Helsinki. He has published extensively on consumption, technology and material culture.
Matt Watson is Lecturer in Social and Cultural Geography at the University of Sheffield. He has conducted research in the areas of sustainability, governing, technologies and consumption.