INTERVIEWS, TABLES RONDES, LIVRES, PERFORMANCE LITTÉRAIRE...
Grâce au pétrole, la mobilité des individus, des informations et des objets a explosé au XXème siècle: l’automobile, célébrée par les écrivains, a transformé nos manières de vivre et nos villes sont devenues cosmopolites. Mais quel est l’avenir de nos sociétés mobiles à l’heure du pétrole raréfié et cher ? Pour y voir plus clair, suivez le programme proposé par le Forum Vies Mobiles au sein de Mode d'emploi.
Jean-Pierre Martin: L’atelier de littérature du Forum Vies Mobiles est une expérimentation en cours qui s’inscrit dans la perspective d’une recherche inédite, vivante et spectaculaire sur la question de la mobilité et de son avenir. Il confronte la pensée fictionnelle de la littérature à celle des chercheurs et des experts : bien des écrivains sont ultrasensibles à toutes les nouvelles formes de locomotion qui modifient notre perception de l’espace et du temps. Une première performance a eu lieu autour du train, intitulée «L’excitation ferroviaire » (Paris, novembre 2012). «L’automobile : désir du XXe siècle ? » s’appuiera sur des textes d’écrivains qui auscultent les fantasmes et les enjeux essentiels de cette invention au cours du siècle. Ils nous donnent à lire l’émerveillement des premiers touristes automobiles (Mirbeau, Proust), la griserie de la vitesse (Fitzgerald), le machisme des chauffards franchouillards (Nourissier), l’errance et la frénésie des vagabonds en Buick (Kerouac), la folie de l’embouteillage sans fin (Cortazar), l’érotique torride et perverse des voitures fétichisées et des corps accidentés (Ballard), la révolte des piétons (Irving)… La littérature nous montre comment l’automobile conforte le souci d’autonomie et d’intimité de l’individu moderne ; comment cette technologie libertaire et mortifère nous emporte et nous asservit, nous grise et nous bêtifie ; comment elle a affecté profondément la forme de nos vies, et du même coup notre façon d’écrire le monde.
JPM : Ce sera un voyage de deux heures dans la littérature automobile, dans des véhicules très divers tels que l’antique CGV, la Marmon, la Cadillac 47 limousine, la Buick, l’Alpha, la Dauphine, la Taunus, la Lincoln… Dans une mise en spectacle au croisement des arts et de la pensée, nous conjuguerons les angles d’attaque et les perspectives: mise en voix, images d’archive et de cinéma, analyses et commentaires de prospective et de philosophie. Avant de s’aventurer sur les routes du futur, notre lecture motorisée empruntera tour à tour les petites routes départementales d’antan, la nationale 7, l’autoroute du Sud, elle traversera les Etats-Unis de New York à Montgomery (Alabama), de Denver à Chicago… Avec de multiples excès de vitesse, coups d’accélérateur, dérapages contrôlés, changements de régime, freinages en catastrophe. Sans éviter les ralentissements, les bouchons et les collisions… La présence du public est essentielle: de cette expérience partagée, nous attendons des sensations diverses, à l’unisson des fous du volant - enchantées, frénétiques, oppressantes, érotiques ou comiques (l’auto et la dérision ne sont pas incompatibles).
JPM : Je crois à la combinaison fructueuse entre des intelligences multiples, au croisement des savoirs et des pratiques. Un comédien peut donner à entendre dans un texte une expression inouïe sur laquelle une lecture silencieuse ne se serait pas arrêtée. Des experts non-spécialistes de littérature, attentifs au savoir déployé par de grands textes, peuvent dévier de leur programme et éclairer leur réflexion prospective à la lumière d’une autre forme de pensée, émotive et ironique qui, accompagnant l’évolution d’une mythologie et d’une symbolique, donne à imaginer l’avenir de nos mobilités. Tous les moyens sont bons pour saisir le tissu conjonctif d’une nouvelle « atmosphère mentale» (Marc Bloch) et d’une technogenèse de l’homme, mais parmi ces moyens, la médiation littéraire est loin d’être négligeable. Si l’on veut relier imagination et réflexion, la littérature occupe une place privilégiée. Par la puissance d’investigation de son langage, elle restitue des lettres de noblesse à Homo automobilis : l’imagination technologique des mobilités du futur est inséparable de nos désirs.
Retrouvez Jean-Pierre Martin
le mardi 18 novembre 2014 à 19h30 à la PlateformeL’AUTOMOBILE: DÉSIR DU XXE SIÈCLE ?
Découvrez une performance de littérature, de philosophie et de prospective autour d’une invention majeure du XXe siècle. En confrontant la pensée imaginative des écrivains à celle des philosophes et des experts, comment anticiper l’avenir de l’automobile, de son usage, de ses effets sur nos vies ? Textes choisis (Mirbeau, Proust, Fitzgerald, Nourissier, Kerouac, Cortazar, Ballard, Irving), présentés et commentés par Jean-Pierre Martin, lus par deux comédiens (Sophie Merceron et Mathias Mégard) et mis en prospective par deux experts (Bernard Emsellem et Léa Lejeune) et un philosophe (Bernard Stiegler).
Sur réservation à partir du 13 octobre
19 novembre 2014 à 20h30
LA VILLE COSMOPOLITE
Table ronde
21 novembre 2014 à 19h30
LA FIN DES SOCIÉTÉS MOBILES ?
Table ronde
Mardi 18 novembre 2014 à 19h30
> la Plateforme, Lyon
Découvrez une performance de littérature, de philosophie et de prospective autour d’une invention majeure du XXe siècle. En confrontant la pensée imaginative des écrivains à celle des philosophes et des experts, comment anticiper l’avenir de l’automobile, de son usage, de ses effets sur nos vies ? Textes choisis (Mirbeau, Proust, Fitzgerald, Nourissier, Kerouac, Cortazar, Ballard, Irving), présentés et commentés par Jean-Pierre Martin, lus par deux comédiens (Sophie Merceron et Mathias Mégard) et mis en prospective par deux experts (Bernard Emsellem et Léa Lejeune) et un philosophe (Bernard Stiegler).
> Imaginé et animé par Jean-Pierre Martin, écrivain, professeur émérite à l’Université Lyon 2, membre du comité de rédaction des Temps modernes a publié récemment Les liaisons ferroviaires (J’ai lu, 2013) ainsi que dans la collection «L’un et l’autre» chez Gallimard: Queneau losophe (2011) et L’autre vie d’Orwell (2013).
Bernard Emsellem , président du Forum Vies Mobiles. Il a été directeur général délégué à la communication, au développement durable et à l’écomobilité de SNCF.
Léa Lejeune , journaliste anciennement en charge de l'industrie auto et de l'innovation à Libération.
Mathias Mégard , comédien de théâtre et de cinéma, formé au conservatoire national de Paris, a travaillé avec Georges Wilson Robert Hossein et Judy Davielle Stewart et tourné pour le cinéma avec Eric Rohmer, Diane Kurys, ou encore Gérard Mordillat.
Sophie Merceron , comédienne, lectrice pour France-Culture et dans des festivals littéraires. Elle a joué en particulier sous la direction de Thierry Pillon (Les Bonnes) et de Christophe Rouxel (Marat Sade).
Bernard Stiegler , philosophe, analyse les mutations actuelles portées par le développement
technologique et notamment les technologies numériques. Il est président de l’association Ars Industrialis et directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Georges Pompidou.
> Scénographie, bruitage, images : Amar Aoudia , scénographe, est aussi clown, comédien, musicien, auteur et metteur en scène d’événements artistiques (théâtre, danse arts de la rue) et autres actions impromptues.
GRATUIT SUR RÉSERVATION .
04 78 27 02 48.
En ligne sur www.festival-modedemploi.net
dès le 13 octobre.
Le Plateforme , 4 Quai Victor Augagneur,
69003 Lyon
Mercredi 19 novembre 2014 à 20h30
> Opéra de Lyon
L’urbanisation généralisée du monde bouleverse les cultures, les cadres de vie et les pratiques sociales. Le cosmopolitisme, autrefois une valeur philosophique et politique, s'affirme aujourd’hui comme un fait social total. En raison même des logiques de la mondialisation et notamment de la mobilité, les villes deviennent des villes-mondes. Quels sont les impacts sociaux, culturels et politique d’un cosmopolitisme intégral et littéral ?
> Animé par Michel Lussault , géographe (France)
Arjun Appadurai (Inde/Etats-Unis), sociologue, anthropologue, enseigne à la New York University.
Patrick Bouchain (France), architecte et scénographe. Son travail se concentre sur les constructions publiques et les besoins collectifs.
Gérard Collomb (France), sénateur-maire de Lyon et président du Grand Lyon- sous réserve.
Vincent Kaufmann (Suisse), est profsseur de sociologie à l’EPFL et Directeur scientifique du Forum Vies Mobiles, il est l’un des pionniers de la recherche sur la mobilité et l’inventeur du concept de motilité.
GRATUIT SUR RÉSERVATION .
04 69 85 54 54
au guichet de l’ Opéra du mardi au samedi (12h-19h)
www.opera-lyon.com
Vendredi 21 novembre 2014 à 19h30
> Hôtel de Région, Lyon
La mobilité, ce n'est pas seulement le déplacement et le transport, mais l'ensemble des relations des individus et des groupes aux mouvements. La période contemporaine est marquée par une croissance spectaculaire des mobilités. Les modes de vies mobiles contemporains sont une source de liberté mais aussi de fatigue et d’aliénation. Dans un contexte de montée en puissance des enjeux énergétiques, environnementaux, économiques et sociaux conjuguée à la plus grande prise en compte des aspirations individuelles, il est important d'examiner la durabilité de ce modèle, la dynamique des sociétés et ce que seront les futurs possibles de nos «vies mobiles» en pensant la transition mobilitaire.
> Animé par Vincent Kaufmann , Professeur de sociologie à l’École polytechnique Fédérale de Lausanne, Directeur scientifique du Forum Vies Mobiles, il est l’un des pionniers de la recherche sur la mobilité et l’inventeur du concept de motilité.
Georges Amar , prospectiviste et chercheur français associé de la chaire d’innovation de l’École des Mines ParisTech. Il a été directeur de l’unité «prospective et conception innovante» de la RATP.
Hartmut Rosa , sociologue et philosophe allemand, enseigne à l’Université de Schiller de Iéna. Ses études ont notamment porté sur la société de « l’accélération».
John Urry est professeur émérite britannique de sociologie et directeur du Centre for Mobilities Research à l’Université de Lancaster. Depuis le milieu des années 1990, il milite pour un changement de perspective sociologique et a ainsi contribué au développement d’une nouvelle approche de la sociologie baptisée « le nouveau paradigme des mobilités ». Ces dernières années, il a développé des travaux de recherche examinant l’incidence du changement climatique et de la pénurie d’énergie sur l’évolution des formes de vie sociale.
GRATUIT SUR RÉSERVATION .
04 78 27 02 48
En ligne sur www.festival-modedemploi.net
dès le 13 octobre.
Hôtel de Région , 1 espalanade François Mitterrand, 69002 Lyon
3e édition - 17 au 30 novembre 2014
Organisé par la Villa Gillet en collaboration avec les Subsistances
Prendre le temps des questions, accepter la confrontation, imaginer des solutions : trouver le mode d’emploi .
Deux semaines de rencontres et de spectacles ouverts à tous, dans toute la Région Rhône-Alpes, pour interroger le monde d’aujourd’hui avec des penseurs, des chercheurs, des acteurs de la vie publique et des artistes.
www.festival-modedemploi.net
Ce festival bénéficie du soutien du Centre national du livre, de la Région Rhône-Alpes et du Grand Lyon. La Villa Gillet est subventionnée par la Région Rhône-Alpes, la Ville de Lyon, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes, le Centre national du livre, et bénéficie de l’aide des services culturels du Ministère des Affaires Étrangères.
Policies
Theories
To cite this publication :
Mobile Lives Forum (25 September 2014), « La fin des sociétés mobiles ? », Préparer la transition mobilitaire. Consulté le 25 November 2024, URL: https://forumviesmobiles.org/en/forum-meetings/2567/la-fin-des-societes-mobiles
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