Le projet, mené par des chercheurs de l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard, s’est intéressé à la façon dont les acteurs publics du territoire de Belfort-Montbéliard construisaient (ou non) une politique de mobilité durable depuis une cinquantaine d’années. Ce projet interdisciplinaire questionne notamment l’émergence de formes nouvelles de gouvernance capables de soutenir les processus de transition mobilitaire.
Le projet Quelles politiques de mobilité dans les villes moyennes ? Belfort-Montbéliard, ou le pays de la voiture entre permanences et recompositions s’intéresse à la façon dont les acteurs publics construisent une politique de mobilité durable dans les agglomérations de taille moyenne. L’hypothèse centrale de la recherche est que la transition mobilitaire d’un territoire est étroitement liée à la conception de la mobilité qu’ont les acteurs publics, aux pratiques qu’ils soutiennent et aux discours qui accompagnent ces pratiques. Dès lors, comprendre comment se construit une offre de mobilité par le jeu des acteurs publics permet de questionner l’émergence de formes nouvelles de gouvernance capables de soutenir les processus de transition, notamment mobilitaire.
Les agglomérations de taille moyenne (celles dont la ville centre compte de 20 000 à 100 000 habitants) sont un terrain d’étude passionnant. Si elles restent largement hors du champ des études mobilitaires, les enjeux y sont de taille, dans une perspective de transition vers un système de mobilité plus durable (utilisation intense de l’automobile, clientèle des transports collectifs captive…). La recherche s’est plus particulièrement intéressée à l’Aire Urbaine de Belfort-Montbéliard-Héricourt-Delle, qui représente un cas d’école. Ce territoire de plus de 300 000 habitants, situé au nord de la région Franche-Comté, est marqué par une tradition industrielle dans le secteur des transports et de l’énergie. Berceau de Peugeot, il a été façonné par l’automobile. Ce territoire présente également la spécificité d’être organisé autour de deux agglomérations de même taille, Belfort et Montbéliard, situées à seulement 15 km l’une de l’autre.
Aujourd’hui, l’émergence des enjeux de développement durable bouleverse la posture des acteurs publics. Jusqu’à présent, élus, administrateurs, techniciens et experts raisonnaient principalement en termes de gestion des flux et de facilitation de la multimodalité. Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment les élus locaux d’un territoire comme celui de Belfort-Montbéliard appréhendent-ils la mobilité ? Aboutit-on à un consensus, à une vision homogène ? Plus concrètement, les politiques menées sur le territoire ont-elles évolué depuis les années 1970 ?
Quels enjeux l’organisation bicéphale du territoire pose-t-elle en termes de gouvernance ?
Comment les élus envisagent-ils le devenir de ce territoire bien particulier, à l’heure de la montée en puissance du développement durable comme objectif des politiques publiques ?
Pour répondre à ces questionnements, l’équipe, constituée de quatre chercheurs de l’IRTES (Institut de Recherche sur les Transports, l’Energie et la Société) rattaché à l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard, a développé une méthodologie interdisciplinaire mobilisant les outils de la sociologie, de l’économie institutionnaliste et de l’histoire. La recherche s’est principalement appuyée sur l’étude des archives relatives aux politiques locales de mobilité menées depuis les années 1970 et sur des entretiens individuels avec des élus de Belfort et de Montbéliard et sur un focus groupe avec des acteurs de la société civile.
Les recherches sur la transition s'intéressent aux processus de modification radicale et structurelle, engagés sur le long terme, qui aboutissent à une plus grande durabilité de la production et de la consommation. Ces recherches impliquent différentes approches conceptuelles et de nombreux participants issus d'une grande variété de disciplines.
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