L’avenir de l'automobile : triomphe ou déclin ?
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Texte
<p>#### Introduction, par Vincent Kaufmann<br />
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Pour certains analystes, l’automobile telle que nous la connaissons aujourd’hui a amorcé un déclin inexorable, un déclin lié aux problèmes suscités par l’automobile, et qui nécessitent que l’action publique investisse massivement dans un système de transport alternatif fondé sur les transports en commun, et les modes actifs sous toutes leurs formes, y compris innovantes. À l’appui de cette thèse, ils relèvent que l’automobile provoque des phénomènes de congestion de plus en plus difficiles à juguler et qu’elle incarne de moins en moins la liberté chez les jeunes générations qui sont désormais nombreuses à ne plus passer le permis de conduire entre 18 et 20 ans dans les villes. Plusieurs raisons se combinent pour expliquer cet état de faits : la culpabilisation de l’automobiliste, l’amélioration des systèmes de transports alternatifs en milieu urbain, le développement des systèmes de communication à distance, internet et autres jeux en lignes, le coût élevé du permis de conduire. En matière de moyens de transports, le vélo peut prendre la place de l’automobile en milieu urbain, car il est à la fois efficace, économique et affranchi d’un certain nombre de contraintes de l’automobile comme le stationnement.<br />
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Face à ces observations, d’autres chercheurs estiment qu’au contraire, nous sommes à l’aube d’un nouveau triomphe de l’automobile et qu’à l’avenir les transports publics, la marche et le vélo tels que nous les connaissons risquent de connaitre un déclin majeur. Il s’agirait dès lors pour les pouvoirs publics d’investir dans des infrastructures qui accompagnent les mutations de l’automobile tout en abandonnant certaines dessertes de transports publics fortement déficitaires. À l’appui de cette vision, ces acteurs insistent sur le fait que la qualité de la mobilité automobile reste et restera inégalée, qu’il s’agisse du transport de bagages et d’objets, de son efficacité et de son confort ou du transport en porte-à-porte et de l’autonomie qu’elle procure. En outre, ils relèvent la grande capacité d’évolution de l’automobile, dont les usages se diversifient (comme le partage de véhicules sous différentes formes), et qui est susceptible de passer à la propulsion électrique de façon massive et à brève échéance, mais surtout, qui va probablement devenir autonome. Ainsi, la voiture comme nous la connaissons aujourd’hui va être radicalement transformée. L’automatisation de la conduite est à ce titre fondamentale car elle libérerait le conducteur et lui permettrait de disposer de son temps. Ce faisant, la voiture sans conducteur serait à nouveau un concurrent très sérieux du train et plus généralement des transports en commun sous toutes leurs formes.<br />
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Pour débattre de ces questions, nous avons le plaisir de recevoir Francis Papon, chercheur à l’IFSTTAR, spécialiste des modes actifs, et Mathieu Flonneau, historien des transports, spécialiste de l’automobile et grand amateur d’automobilisme au sens noble du terme.</p>
Chapô
<p>Depuis le début des années 2010, l’avenir de l’automobile est au cœur d’une nouvelle controverse sur laquelle portent de nombreux travaux de prospective. Celle-ci concerne moins la nécessité d’une transition énergétique, dont l’avènement ne fait plus guère débat, que la place que doit occuper l’automobile dans le futur. L’automobile doit-elle être remise en cause ? Quels choix politiques effectuer ? Pour quelle place de l’automobile ? Dans quels territoires ?</p>
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