Qu’il s’agisse d’effectuer un pèlerinage ou un tour du monde, de découvrir de nouveaux modes de vie ou de nouvelles pratiques, nombreux sont ceux qui s’engagent dans un voyage qui va bouleverser leur vie. Véritable pratique initiatique qui a traversé l’histoire, le voyage de formation allie rupture avec le quotidien et réalisation de soi, mettant plus que jamais en rapport la mobilité avec ce qui se joue en chacun d’entre nous. Alexandre Rigal en dresse les contours et les enjeux.
Le voyage de formation est un déplacement à visée non financière qui transforme le mode de vie de l’individu ou du groupe qui l’effectue de manière irréversible. Qu’il trouve son sens dans le cheminement ou dans l’arrivée à destination, le voyage de formation implique une rupture exceptionnelle avec le quotidien, qui se caractérise par sa durée, sa préparation et l’engagement personnel de celui qui l’effectue.
Michel de Montaigne a effectué nombre de voyages dans le cadre de ses fonctions diplomatiques ou de ses loisirs. Avec son frère, il a notamment cheminé de Bordeaux à Rome, ce qui est raconté dans son Journal de voyage. Si le but originel de son voyage, ponctué de visites de stations thermales, est thérapeutique, Montaigne le qualifie de « pèlerinage humaniste 1 ». Parcourant les territoires qu’il connaissait par ses lectures, s’instruisant auprès de personnages éminents, il apprend l’italien et obtient la citoyenneté romaine. Montaigne profite des déplacements pour, écrit-il, « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui 2 ». Dans ses Essais , il indique une méthode pour tirer profit d’un compagnonnage de voyage : « ramener toujours ceux avec qui je confere, aux propos des choses qu’ils sçavent mieux » (1965, p. 72), et rappelle qu’en déplacement, il n’oublie jamais ses livres (1965, p. 827). Pour le philosophe, tout déplacement est une occasion d’apprentissage et la finalité pédagogique peut en être le moteur. De cet exemple, il apparaît que le voyage de formation est une pratique historiquement ancrée, qui ne s’inscrit pas dans les champs d’études de la mobilité quotidienne, de la mobilité résidentielle ou encore de la migration. Il implique un déplacement physique, loin de chez soi et sans retour journalier, souvent long de plusieurs semaines, qui est réalisé suivant un parcours aux qualités particulières ou axé sur l’arrivée dans un lieu perçu comme extraordinaire. Il ne s’agit pas d’une migration, d’un exil, ni d’un déplacement à visée pécuniaire, mais d’un voyage avec retour. Il constitue un déplacement qui bouleverse l’existence, remettant à plat des routines, induisant l’apprentissage de nouvelles compétences ou constituant des parcours de conversion. Lors de ces déplacements, l’individu acquiert des propriétés radicalement nouvelles (nouveaux savoirs, nouvelles compétences, nouveau nom…) qui sont faites pour durer. De ce fait, si l’on se réfère à une typologie synthétique des mobilités (Gallez, Kaufmann, 2009, p. 46), il est voisin du tourisme, dont il se distingue avant tout par sa vocation à transformer le mode de vie de celui qui l’entreprend. Si le touriste vit un moment hors de son quotidien grâce à un déplacement et à l’accès à une destination spécifique parfois dépaysante (Lévy, Lussault, 2003), l’expérience touristique n’a pas pour but d’être engageante au retour, ce qui rend le changement de mode de vie temporaire et aisément réversible. Durant le voyage de formation, parcours et lieu de séjour ne constituent pas une parenthèse, mais un temps fort de bouleversement des habitudes, afin de conduire une vie quotidienne différente au retour. Plus encore qu’au tourisme avec lequel il partage des traits, le voyage de formation diffère des déplacements du pendulaire et de l’expatrié, dont les expériences respectives sont là aussi définies par la forte réversibilité de leurs effets. Le pendulaire tire profit des moyens de communication et des transports motorisés afin de ne pas déménager, de ne pas changer de réseau social, de contexte linguistique ou culturel, et finalement de mode de vie (Kaufmann, 2008, p. 20). Il représente bien l’envers du voyageur en quête de bouleversement. De son côté, la figure de l’expatrié colporte l’image de la recherche de l’entre-soi, de la difficile intégration linguistique et culturelle, et d’une mobilité résidentielle temporaire qui modifie le mode de vie à la marge (Redon, 2010). Par ailleurs, les mobilités à vocation pédagogique possèdent un enracinement historique considérable au sein des pratiques de déplacement, doublé d’une forte influence civilisationnelle – pensons aux pèlerinages, mais aussi aux enjeux pour la construction européenne avec le succès du programme Erasmus ou pour l’écologie avec celui du woofing, trois exemples étudiés dans cet article. Il apparaît alors que du fait du dépaysement, voire de la rupture généralement recherchée, se déplacer peut être un moyen d’apprendre de nouvelles pratiques (voir Peyvel, 2019). Les différents voyages de formation effectués et imaginés indiquent les visées pédagogiques qui animent un collectif à une époque ou un individu à un moment de son parcours de vie.
Le sujet du voyage de formation est particulièrement intéressant pour les recherches sur la mobilité, parce qu’il introduit une dimension nouvelle : il questionne le sens de la vie. En en faisant une expérience personnelle bouleversante, le voyage de formation oriente la biographie du voyageur pour toujours.
L’étymologie des mots-clés de l’apprentissage et du changement illustre la profondeur des relations entre le déplacement et la formation. On ne peut s’empêcher de remarquer par exemple les origines de mots comme « pédagogie », du grec paidagogós (l’esclave chargé d’accompagner les enfants), « méthode », du grec méthodos (« poursuite d’une voie »), ou encore « conversion », du latin conversio (« déplacement des astres »), qui a désigné chez les stoïciens le changement de mode de vie 3 avant de prendre un caractère religieux (Hadot, 2014, p. 133-134). L’importance des voyages dans le domaine religieux est d’ailleurs illustrée par des récits de conversions qui sont à la source de traditions et de collectifs majeurs, comme celle de saint Paul sur le chemin de Damas, de Bouddha qui quitte les murs dorés de son palais lors d’une promenade cruciale, ou la conversion collective résultant de l’Exode.
Cet enracinement historique et intellectuel n’a pas empêché certains promoteurs majeurs du changement d’existence de considérer que les déplacements malformaient. Épictète (50-v. 125) raille ainsi les pèlerinages, qui distraient de l’essentiel, c’est-à-dire des interrogations existentielles (1937, II, 24). Sénèque (v. 1-65) se fait le contempteur des déplacements réitérés, qui sont le « propre d’un esprit malade » (2014, p. 39). Fondateur du monachisme occidental, saint Benoît (v. 480-547) était fortement opposé aux gyrovagues, ces moines-pérégrins qui se déplacent de monastère en monastère (Humbert, 1980, p. 31). Plus tard encore, Thomas a Kempis (v. 1380-1471), resté fameux pour son Imitation de Jésus-Christ, n’hésite pas à écrire combien « les plus longs pèlerinages n’ont jamais fait beaucoup de saints 4 ». Pragmatiques, certains critiques du Grand Tour, voyage en Italie de jeunes hommes bien nés, recrutaient d’ailleurs dès le XVIe siècle des chaperons pour leur progéniture, avec pour mission de les éloigner des courtisanes des villes de la Botte. Aujourd’hui, certains étudiants ou professeurs se montrent critiques envers les voyages Erasmus, dont ils condamnent la superficialité 5 ou le niveau académique 6. Autre exemple, nombreux sont les Occidentaux à revenir d’Inde avec le « syndrome du voyageur », leur personnalité ayant vacillé du fait de la perte de repères résultant de la nouveauté et de l’intensité des perceptions. Des phénomènes proches concerneraient certains voyageurs à Jérusalem, ou touristes japonais à Paris, déstabilisés par le décalage entre une vision idéalisée de la ville et l’expérience sur place.
Plus généralement, certains critiques contemporains postulent que l’espace du voyage disparaît à mesure que l’urbanisation uniformise les lieux autrefois les plus exotiques et que les élites en voyage fréquentent les mêmes « non-lieux » (Augé, 2015 ; voir Koolhaas, 2011), tandis que d’autres évoquent une injonction au voyage, que des auteurs assimilent à un désir de « bougeotte » (Anders, 2002, p. 135). Ceux-là tancent un excès de mobilité qui nuirait au voyage, en gommant son exceptionnalité par la récurrence des déplacements. L’excès de voyages malmène le voyage de formation parce qu’il annihile ses propriétés d’irréversibilité (en termes de transformation) et qu’il prend un tour hédoniste, sauf si les voyages répétés sont organisés suivant une logique de progression dans le travail sur soi. En outre, à la découverte troublante d’une autre existence possible, le voyageur contemporain privilégierait une mise en scène de soi répétée, sous forme d’archives photographiques, faisant de tout voyage une pièce de musée (Desportes, 2005, p. 209).
D’autres travaux mettent en avant les disparités socio-économiques, notamment le fait que les voyages de formation sont plutôt réservés à certaines élites (Wagner, 2007).
Les différents voyages de formation trouvent leur sens et leurs effets selon des modalités variées. L’enjeu du choix de mode de déplacement est par exemple plus fort pour certains voyages de formation que pour d’autres. Cela indique des différences de considération du corps : l’intériorisation de la formation n’est pas du même ressort. Le marcheur et le cycliste impriment dans leur muscle l’espace parcouru, alors que pour les usagers des transports clos et motorisés, l’itinéraire offre moins d’occasions d’apprentissage que la destination. De là, trois grands types de voyages de formation se dégagent, selon trois dualités principales :
L’action de se déplacer peut constituer une méthode privilégiée de transformation, sans que le lieu de destination importe, voire qu’il n’existe pas de destination finale aux pérégrinations formatrices. De l’Antiquité à nos jours, des solitaires cherchent le dépaysement en se déplaçant dans un lieu qui n’est pas familier, ce qui participe à leur effort d’arrachement aux routines – la xénitéia des moines chrétiens (Guillaumont, 1967). L’espace d’arrivée n’importe pas par ses qualités intrinsèques. Au contraire, ses propriétés sont négatives : on souhaite y parvenir parce qu’il n’est pas un lieu familier. Quand le nouveau lieu devient à son tour familier, il faut partir. À un degré moindre, la déconnexion temporaire semble un phénomène voisin chez les routards (Lachance, 2014). Ainsi, le but est parfois de cheminer selon une voie établie, plus que de parvenir à un point final. Le dépaysement est alors au rendez-vous, tout comme l’épreuve physique et morale du déplacement lui-même.
De la même façon, choisir un mode de déplacement plutôt qu’un autre implique des pédagogies et des apprentissages spécifiques. La marche est par exemple une activité favorable à la réflexion et à l’invention d’idées, du moins en cheminant relativement lentement (Kahneman, 2011, p. 40). Elle est considérée depuis longtemps comme une préparation à la conversion. Socrate se promenait seul ou avec des disciples, de même que l’école péripatéticienne, c’est-à-dire l’école de ceux qui aiment se promener, réunie autour d’Aristote et de ses successeurs, visait à convertir les hommes à la philosophie.
Aujourd’hui, l’association Seuil 7 utilise une pédagogie axée sur la marche pour changer le cours de l’existence d’un adolescent en difficulté. Chaque jeune pris en charge participe à une formation qui l’entraîne sur des chemins de randonnée, durant cent jours, entre un point A et un point B. Le jeune est encadré par un adulte accompagnateur. Sorti de son contexte d’origine, il traverse des pays étrangers, découvre l’hospitalité, une langue et des coutumes nouvelles. En le faisant marcher sur plusieurs milliers de kilomètres, le but de l’association est de lui faire vivre une expérience hors du commun susceptible de le bouleverser, de lui inculquer une certaine forme de persévérance et d’améliorer tant son propre regard que celui des autres sur lui-même. L’épreuve de l’effort physique lors du déplacement constitue en soi une expérience qui révèle des capacités ou des failles. Il met donc sur la voie de la découverte de soi.
Suivant le type de voyage de formation, le mode de transport importe plus ou moins. On l’a vu, avec les mobilités actives, c’est l’itinéraire qui s’avère important. Au contraire, les déplacements en voiture, en train et surtout en avion sont privilégiés lorsque la formation attendue est liée à un lieu spécifique. Qui se soucie de rallier en avion ou en train son université d’accueil lors d’un programme Erasmus ? De la même manière, effectuer du bénévolat dans un pays en développement revient à mener une expérience dépaysante, souvent en vue de réaliser temporairement un idéal de vie et d’acquérir des vertus nouvelles. Le mode de déplacement influe alors peu sur ce type de projets. Pour des jeunes gens, accéder à l’indépendance en passant une année à l’étranger en tant que jeune fille au pair ou vivre une année de césure suit les mêmes propriétés. Pour ce type de voyage, les lieux dans lesquels prendra place la formation revêtent une valeur supérieure. Durant l’Antiquité tardive, on repère les nombreuses pérégrinations des philosophes et des spirituels pour se rendre auprès de leurs maîtres et accéder à un enseignement (Brown, 1998, p. 141-142). Les déserts égyptiens, palestiniens et syriens (Guillaumont, 1975) sont des destinations prisées en vue de rencontrer des moines d’élite dont on compte sur le témoignage pour grandir dans la foi, jusqu’à nos jours (Humbert, 1980). Pour le contemporain, on peut citer également les voyages d’activistes européens vers le Chiapas zapatiste (Melenotte, Marie, 2010). Ce déplacement permet l’expérimentation sur place d’une réalité politique alternative et l’apprentissage d’un mode de vie militant. Dans le même ordre d’idée, la formation peut consister à vivre dans un écovillage (Liftin, 2014), une communauté où apprendre la permaculture ou la méditation.
Dans chacun des exemples ci-dessus, le voyageur est tendu vers un but : parvenir au lieu de l’enseignement et de l’expérimentation d’une autre réalité.
Les séjours à l’Académie de France à Rome illustrent quant à eux la permanence de l’attrait de certains grands lieux de formation et notamment de la ville éternelle. Depuis le XVIIe siècle, l’Académie, désormais à la Villa Médicis, accueille des artistes en tout genre pour qu’ils terminent leur formation. À l’origine, l’objectif du séjour était pour les peintres de se familiariser aux modèles indépassables du passé antique et de la Renaissance, institutionnalisant un voyage effectué depuis le XVIe siècle par de nombreux peintres français 8. Désormais, l’Académie est un lieu de résidence ouvert à toutes les disciplines artistiques et fait office de centre de recherche. Dans cet exemple, si les moyens de déplacement ont fortement évolué depuis les séjours des premiers peintres, jusqu’à ceux des musiciens et des vidéastes contemporains, le voyage de formation en a été peu modifié, et son but tient encore aujourd’hui non dans le cheminement, mais dans la destination elle-même.
Enfin, certains voyages de formation comptent sur le parcours pour l’apprentissage, sans pour autant négliger le lieu de destination. Le Grand Tour était par exemple à l’époque moderne un moyen de terminer sa formation pour un homme bien né : par curiosité, pour un pèlerinage à Rome, en vue de fréquenter des écoles, d’apprendre les langues étrangères ou bien les arts de la guerre (Brizay, 2006, p. 13 ; Boutier, 2004). Popularisé par les jeunes Anglais aux XVIe et XVIIe siècles, le Grand Tour obéit à un modèle de déplacement, notamment vanté par le philosophe John Locke (1632-1704) 9, qui traverse la France et s’épanouit en Italie. De la même façon, la curiosité et la quête existentielle animent le routard ou backpacker qui circule au gré d’expérimentations à l’étranger, parfois à la recherche de sages indiens ou népalais, parfois à la manière des héros de Sur la route, mettant le cap vers l’ouest et le sud des États-Unis. Dans tous les cas, « tracer la route » signifie se mettre à l’épreuve, avant le départ par la préparation méthodique du voyage et par la suite pour s’adapter aux changements récurrents de la vie quotidienne, ce qui marque un avant et un après dans la biographie de l’individu, qui a ainsi vécu une mise à l’épreuve participant de la découverte de soi (Lachance, 2013). Ici, parcours et destination prennent une valeur certaine.
Dans ce dernier temps, nous proposons trois exemples de voyages de formation contemporains, qui constituent autant de pistes de recherche pour la recherche sur la mobilité sur des thématiques controversées : la construction européenne, l’écologie, la pratique religieuse.
Un voyage de formation a pris une grande ampleur ces dernières décennies : Le programme européen de mobilité Erasmus (European community Action Scheme for the Mobility of University Students), qui couvre les vingt-huit États-membres de l’Union européenne, les autres États de l’Espace économique européen et de l’Association européenne de libre-échange, ainsi que les États en procédure d’adhésion 10. En Europe, la mobilité est utilisée pour l’émergence d’une identité commune (Kaufmann, Audikana, 2016, p. 17). À cette fin, depuis 1987, le programme a fait voyager près de quatre millions d’étudiants 11. En 2017, 725 000 étudiants ont découvert un pays étranger, pour un coût de 2,2 milliards d’euros 12. Ce type de programmes reprend la veine des voyages internationaux autrefois réservés à une élite plus restreinte (Wagner, 2007), quoiqu’elle soit toujours limitée aujourd’hui (Ballatore, 2009) 13.
Âgé de vingt-trois ans en moyenne, l’étudiant part pour six mois ou une année à l’étranger, ce qui représente une temporalité spécifique durant laquelle une formation intensive et nouvelle est possible (Cicchelli, 2012, p. 115). L’éloignement de l’espace familier et le dépaysement qui en résulte sont des éléments nécessaires à ce bouleversement, tout comme la participation à des groupes formels (le Erasmus Student Network compte 13 000 membres en 2018 14) ou informels d’étudiants dans le pays d’accueil, voire l’intégration de groupes de locaux. Outre la poursuite d’études, ces voyages ont un triple objectif : la découverte d’une culture étrangère, l’intégration d’une culture européenne, l’élaboration d’un état d’esprit cosmopolite (Cicchelli, 2012). Si dans les faits l’exposition à la différence peut provoquer la fermeture et une attitude « défensive », d’autres étudiants vont, au contraire, chercher à s’adapter et acquérir la langue du lieu de résidence temporaire, voire suivre une socialisation internationale. Enfin, des étudiants vont se réorienter à la suite de l’expérience Erasmus 15.
Cet exemple rappelle combien la jeunesse est une tranche de vie propice au voyage de formation, qui prolonge un quotidien fondé sur l’apprentissage, notamment scolaire (Réau, 2009). Du point de vue des effets, selon l’Union européenne, le programme Erasmus augmenterait la curiosité des jeunes, leur capacité à résoudre des problèmes, leur adaptabilité et leur confiance en eux. Ce voyage de formation semble notamment porter ses fruits par la suite dans la recherche d’emploi 16.
Dans le cadre du programme Erasmus, ce n’est pas le chemin, mais le lieu étranger qui donne sens au voyage. La réversibilité du déplacement, puisque l’étudiant rentre dans son pays d’origine après une période définie, est accompagnée de l’irréversibilité des compétences acquises. Les changements dans le mode de vie diffèrent en fonction des étudiants, des pays d’échange et de l’expérience sur place.
Pour apprendre à vivre et cultiver les sols de façon plus durable, un phénomène nouveau est apparu : le woofing. Reprenant à grande échelle depuis 1973 un modèle éprouvé par les baroudeurs, les pionniers de la permaculture et certaines communautés alternatives, l’organisation WWOOF (World-Wide Opportunities on Organic Farms) permet à ceux qui le souhaitent de vivre une expérience de travail, relativement courte (généralement de un à plusieurs mois), dans des fermes biologiques conventionnées. En échange de ses heures de travail, le voyageur (woofer) reçoit par un agriculteur une présentation de son exploitation, une formation aux travaux de la ferme, ainsi que le gîte et le couvert. Le site WWOOF France recensait en mars 2019 plus de 1 760 fermes-hôtes 17. Dans le monde, soixante pays accueillent une association dédiée et cinquante-cinq autres comptent au moins une ferme-hôte 18. Pour la seule année 2010, on a décompté 80 014 woofers, praticiens d’un cosmopolitisme écologiste.
L’objectif initial du WWOOF était d’offrir du temps à la campagne à des citadins. Depuis qu’elle vivait à Londres, la fondatrice du mouvement, Sue Coppard, désespérait de retrouver un jour la vie rurale qu’elle avait connue dans son enfance. Pour renouer avec le travail agricole, elle a commencé par poster des petites annonces à la recherche de fermes d’accueil, puis a connu un succès rapide dans le développement d’un réseau d’échange entre citadins et fermiers. Aujourd’hui, le site internet du WWOOF affirme que la visée prioritaire de l’organisation est de former aux « techniques de l’agriculture biologique, la biodynamie, la permaculture 19 ». Le but de transmission de compétences est ainsi clairement affirmé. À cela se greffent des volontés diverses de la part des participants : expérimenter un mode de vie communautaire, tester la perspective de devenir fermier bio, apprendre à être autosuffisant dans la production alimentaire 20. Derrière ces objectifs, on retrouve la force du dépaysement pour conduire un mode de vie nouveau 21et acquérir de nouvelles compétences.
Le woofing est donc une pratique qui repose sur la recherche d’un lieu particulier. L’irréversibilité des compétences acquises semble plus faible, du fait de la brièveté du séjour et de la difficulté de rapporter des compétences ancrées dans un territoire rural en contexte urbain. Les changements de pratiques temporaires sont au contraire assez radicaux, mais inattendus dans les détails et dépendants de l’hôte d’accueil, de la saison et des tâches qui se présentent.
Les pèlerinages se sont avérés résistants à la diversité des croyances, aux modifications des lieux et aux évolutions des modes de transport. Ils sont l’archétype des voyages de formation, bien qu’ils soient aujourd’hui aussi effectués dans un cadre touristique. À Delphes, Hardvar, La Mecque, Rome ou bien Jérusalem 22, jusqu’aux pèlerinages secondaires, tels les mouleds de Haute-Égypte (Mayeur-Jaouen, 2005), les voyageurs s’y rendent en nombre. Parmi les grands pèlerinages, La Mecque, Saint-Jacques de Compostelle ou les Journées mondiales de la Jeunesse attirent régulièrement plus de 3 millions de participants 23. Aux pèlerinages religieux, on peut également ajouter des pèlerinages mémoriels, comme à Auschwitz et à Oradour-Sur-Glane, ou politiques, comme à Colombey-Les-Deux-Églises, à Jarnac, sur le tombeau de Franco et au mausolée de Lénine (pour les formes séculières de pèlerinage, voir Chantre, D’Hollander, Grévy, 2014). Le pèlerinage met en jeu le corps selon un circuit prédéfini. Il peut s’agir d’arpenter des chemins balisés – comme pour Saint-Jacques-de-Compostelle – ou de réaliser des circumambulations autour d’un lieu extraordinaire – comme à La Mecque. L’effort de marcher est associé au pèlerinage au point que certains auteurs définissent ce dernier par une « marche pour motif religieux » (Vicaire, 1980, p. 18). Dans tous les cas, l’effort physique accompagne l’effort religieux – si l’on excepte bien sûr le fait qu’au Moyen Âge, lorsqu’un tribunal condamnait un individu à effectuer un pèlerinage (Huchet, 2015, p. 34-35), celui-ci pouvait être réalisé par procuration par un professionnel de la route (Dossat, 1980).
Suivant les croyances et les objectifs, les effets attendus diffèrent. Il peut s’agir de chercher une guérison ou la rémission de péchés, comme de remercier un saint pour son action bienfaitrice (pour les chrétiens et musulmans égyptiens : Mayeur-Jaoen, 2005). D’autres pèlerins cherchent à renforcer leur foi, sortir du quotidien, prier, ramener un objet béni, remplir une obligation juridico-religieuse. Outre les conversions en route par la mise en présence avec des lieux sacrés, le pèlerinage transforme temporairement les pratiques quotidiennes (nourriture, sommeil, hygiène) du fait du dépaysement et des règles de réalisation du pèlerinage (par exemple le jeûne). Il confère parallèlement une forme d’identité commune irréversible aux pèlerins parvenus au but, parfois traduite sous la forme de qualificatifs : hadj, muqaddas, miquelot, etc. Ces dénominations marquent le passage d’un état à un autre pour l’individu, par l’effectuation du déplacement du pèlerinage.
Le pèlerin est donc défini par le fait d’être en chemin, parce qu’il quitte un espace familier et ses habitudes, et par la découverte d’un lieu extraordinaire (Vicaire, 1980, p. 18-19) – les monts et les promontoires constituent d’ailleurs les lieux privilégiés d’un grand nombre de pèlerinages (Huchet, 2015, p. 56). Il implique l’acquisition de caractéristiques irréversibles, puisqu’il marque la fin d’une pénitence, permet la réalisation d’un vœu à un saint, remplit des obligations juridico-religieuses, etc.
Bruno Latour insiste sur le fait que « quand on parle de mobilité, on oublie toujours de spécifier que l’on ne parle jamais que d’un certain ratio entre transformation et transportation » (2009, p. 8). Dans cet article, nous avons décrit les transportations qui entraînent potentiellement le maximum de transformations.
Si historiquement ces réalités de la mobilité sont majeures, elles le sont également sociologiquement du fait des masses d’individus qui s’engagent dans des voyages transformateurs aujourd’hui. Les pèlerinages, les voyages Erasmus, le woofing et d’autres mobilisent massivement des dizaines de millions de voyageurs chaque année.
Ces voyages se distinguent suivant qu’ils mettent l’accent sur le lieu à atteindre, le chemin à parcourir, ou bien les deux à la fois. Les voyages formateurs par excellence sont ceux qui tendent à bouleverser l’entièreté du mode de vie, qu’ils soient plus ou moins préparés.
Le voyage de formation est une pédagogie qui met en forme l’individu pour toujours, au travers d’un déplacement, de « la rude ascèse de la route » (Humbert, 1980, p. 20). Le présent essai de définition nous rappelle qu’apprendre ne signifie pas se contenter « d’accumuler des informations. On comprend que le vrai apprentissage a quelque chose d’une conversion » (Sloterdijk, 2016, p. 492), surtout quand cela passe par le déplacement.
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Sloterdijk Peter, Après nous le déluge. Les temps modernes comme expérience antigénéalogique , Paris, Payot, 2016.
Vicaire Marie-Humbert, « Les Trois itinérances du pèlerinage aux XIIIe et XIVe siècles », dans Le pèlerinage , Toulouse, Privat, 1980, p. 17-36.
Wagner Anne-Catherine, « La place du voyage dans la formation des élites », Actes de la recherche en sciences sociales , no 5/170, 2007, p. 58-65.
2 https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Montaigne_-_Essais,_Musart,_1847.djvu/111 (consulté en mars 2019).
3 Par exemple : « XLVII. Il faut contempler le cours des astres, comme si nous étions emportés dans leurs révolutions. Il faut sans cesse penser aux changements des éléments les uns dans les autres. Ces sortes de considérations purifient les souillures de la vie terrestre. » (Marc-Aurèle, 1943, p. 119).
4 https://fr.wikisource.org/wiki/Page%3ACorneille_- Imitation_de_J%C3%A9sus-Christ%2C %C3%A9dition_1862.djvu/182 (consulté en mars 2019).
5 https://www.lemonde.fr/campus/article/2014/09/30/j-ai-eu-l-impression-qu-erasmus-m-avait-enferme-dans-un-moule-superficiel-et-standardise_4498099_4401467.html ou https://cafebabel.com/fr/article/homo-erasmus-ou-la-nullite-des-echanges-5ae008b8f723b35a145e403e/ (consulté en mars 2019).
6 https://etudiant.lefigaro.fr/article/erasmus-le-casse-tete-des-notes-et-des-equivalences_624571ac-d5bd-11e6-ab28-e18d41dc5bee/ (consulté en mars 2019).
7 https://assoseuil.org (consulté en mars 2019).
9 https://gallica.bnf.fr/dossiers/html/dossiers/VoyagesEnFrance/themes/Formation.htm (consulté en mars 2019).
10 D’autres programmes d’échanges universitaires lui ressemblent : Erasmus mundus qui fait circuler les étudiants européens à travers le monde, le programme Leonardo pour la formation professionnelle en Europe, les bourses Eiffel, le programme Fullbright, etc.
11 https://www.lemonde.fr/campus/article/2017/12/12/les-bourses-erasmus-pour-partir-a-l-etranger-seront-plus-nombreuses-et-plus-elevees-en-2018_5228624_4401467.html (consulté en mars 2019).
12 http://ec.europa.eu/programmes/erasmus-plus/about/statistics_en (consulté en mars 2019).
13 Voir aussi : https://sms.hypotheses.org/11191 (consulté en mars 2019).
14 https://esn.org/about (consulté en mars 2019).
15 https://theconversation.com/partir-avec-erasmus-a-lecole-de-la-difference-98968 (consulté en mars 2019).
16 http://ec.europa.eu/assets/eac/education/images/infograph/2016-erasmus-impact.jpg (consulté en mars 2019).
17 https://app.wwoof.fr/hosts (consulté en mars 2019).
18 https://wwoofinternational.org/media/media-file/ (consulté en mars 2019).
19 https://www.wwoof.fr/notre-mission (consulté en mars 2019).
20 Voir l’interview de Sue Coppard, https://bestculturaldestinations.com/blog/sue-coppard-wwoof (consulté en mars 2019).
21 Voir Vincent Rauzier, « Les alternatifs d’Ariège : “innovateurs par retrait » du monde rural montagnard ?”, https://unhiv.hypotheses.org/612 (consulté en mars 2019).
22 Les strates mémorielles décidant du pèlerinage chrétien du XXe siècle ont été décomposées par Halbwachs (2008).
23 https://fr.wikipedia.org/wiki/Hajj#Le_p%C3%A8lerinage_en_chiffres ; https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A8lerinage_de_Saint-Jacques-de-Compostelle#cite_note-55 ; https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/JMJ/Les-chiffres-des-JMJ (consultés en mars 2019).
Le déplacement est un franchissement de l’espace par les personnes, les objets, les capitaux, les idées et autres informations. Soit il est orienté, et se déroule alors entre une origine et une ou plusieurs destinations, soit il s’apparente à une pérégrination sans véritable origine ou destination.
En savoir plus xUn mode de vie est une composition - dans le temps et l’espace - des activités et expériences quotidiennes qui donnent sens et forme à la vie d’une personne ou d’un groupe.
En savoir plus xQu’il s’agisse d’effectuer un pèlerinage ou un tour du monde, de découvrir de nouveaux modes de vie ou de nouvelles pratiques, nombreux sont ceux qui s’engagent dans un voyage qui va bouleverser leur vie. Véritable pratique initiatique qui a traversé l’histoire, le voyage de formation allie rupture avec le quotidien et réalisation de soi, mettant plus que jamais en rapport la mobilité avec ce qui se joue en chacun d’entre nous. Alexandre Rigal en dresse les contours et les enjeux.
En savoir plus xPour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
En savoir plus xLa mobilité résidentielle désigne, de manière large, le changement de lieu de résidence d’un ménage à l’intérieur d’un bassin de vie.
En savoir plus xPour citer cette publication :
Alexandre Rigal (06 Mai 2019), « Voyage de formation », Préparer la transition mobilitaire. Consulté le 22 Novembre 2024, URL: https://forumviesmobiles.org/dictionnaire/12954/voyage-de-formation
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