Un des leviers de la décarbonation identifié par les pouvoirs publics et investi par les entreprises du secteur des mobilités est celui de l’augmentation du taux de remplissage des véhicules. La Loi d’Orientation des Mobilités a ainsi fixé en 2018 l’objectif de « 3 millions de covoitureurs du quotidien d'ici 5 ans ». En offrant une solution plus légère, flexible et moins coûteuse que des transports collectifs, le covoiturage courte-distance fait figure de solution idéale pour rendre plus durables les déplacements, a priori à faible coût. Quelle est la zone de pertinence et quel est le potentiel du covoiturage courte-distance ? Les politiques et les financements publics sont-ils adaptés à ce potentiel ?
Les objectifs ambitieux fixés par la Stratégie Nationale Bas Carbone impliquent une décarbonation quasi-complète du secteur des transports à l’horizon 2050. Or, aujourd’hui, nos déplacements demeurent largement dominés par la voiture thermique, le plus souvent utilisée seul. Un des leviers de la décarbonation identifié par les pouvoirs publics et investi par les entreprises du secteur des mobilités est celui de l’augmentation du taux de remplissage des véhicules . La Loi d’Orientation des Mobilités a ainsi fixé en 2018 l’objectif de « 3 millions de covoitureurs du quotidien d'ici 5 ans ». Elle a pour cela rendu possible le subventionnement par les collectivités locales des trajets du quotidien réalisés en covoiturage. En offrant une solution plus légère, flexible et moins coûteuse que des transports collectifs, le covoiturage courte-distance fait figure de solution idéale pour rendre plus durables les déplacements, a priori à faible coût. Les acteurs publics et privés s’efforcent de lever les freins au développement de cette pratique, aujourd’hui bien identifiés , et de déployer les conditions favorables à son développement (infrastructures, voies dédiées…). Sur ce créneau, plusieurs solutions techniques et modèles économiques cohabitent, plus ou moins dépendants du soutien public. Quelle est la zone de pertinence et quel est le potentiel du covoiturage courte-distance ? Les politiques et les financements publics sont-ils adaptés à ce potentiel ?
Cette étude visera dans un premier temps à objectiver, à partir des données disponibles, les types de déplacements du quotidien qui pourraient être réalisés en covoiturage (motifs, distances, territoires, profils des passagers…). Il s’agira aussi d’identifier les zones d’incertitude et les données qui font à ce jour figure d’hypothèses du point de vue des acteurs publics et privés. Cette analyse permettra d’estimer le potentiel de développement du covoiturage courte-distance.
Dans un deuxième temps, il s’agira d’analyser les efforts publics consentis en faveur de la promotion et de la mise en place des conditions de possibilité du covoiturage quotidien, au regard de son potentiel (connu, supposé ou incertain).
Première étape : Que sait-on de la zone de pertinence et du potentiel du covoiturage courte distance ?
Deuxième étape : Les politiques et les financements publics sont-ils adaptés à ce potentiel ?
Troisième étape : Quelles recommandations ?
ADEME (2017), Développement du covoiturage régulier de courte et moyenne distance – Guide méthodologique, édition 2017
ADEME (2015), Leviers d’actions pour favoriser le covoiturage de courte distance, évaluation de l’impact sur les polluants atmosphériques et le CO2 – Leviers d’actions, benchmark et exploitation de l’enquête nationale Transports et déplacements
(ENTD) – Etude réalisée par INDIGGO et EnvirOconsult. 233 pages.
ADEME (2010), Caractérisation de services et usages du covoiturage en France : Quels impacts sur l’environnement, quelles perspectives d’amélioration ? Rapport final, novembre.
Assises de la mobilité (2017), Synthèse de l’atelier covoiturage courte-distance CEREMA, (2013), Le covoiturage : des pistes pour favoriser son développement, rapport final, 92 pages
CEREMA (2018), Le covoiturage courte et moyenne distance : retours d’expériences, freins et leviers
Commissariat Général au Développement Durable (2014), Le covoiturage pour les déplacements domicile-travail : quel potentiel ? – Commissariat Général au Développement Durable
Delaunay, T. (2018), L’intégration du covoiturage dans le système de mobilité francilien : hybrider le transport collectif et individuel pour asseoir l’hégémonie de l’automobile ? Thèse de doctorat, Université Paris-Est
Delaunay T., Lesteven G., Ray J.B (2017), Qui sera le « Blablacar du quotidien » ?, Métropolitiques
Le Goff A, Covoiturage-autosolisme-transports collectifs : quelles préférences, dans quel contexte ? Etude des préférences déclarées réalisée par le LAET pour Ecov
Poirel M., (2021) « Analyse d’une expérimentation de service public de covoiturage courte distance au prisme du concept de dispositif »
Morsanglière H., (1979), Les transports semi-collectifs et la desserte des zones urbaines périphériques, thèse de doctorat d’ingénieur en économie des transports
Vincent, S. (2008). Les altermobilités : analyse sociologique d’usages de déplacements alternatifs à la voiture individuelle. Des pratiques en émergence ? Thèse de doctorat, Université de Paris
Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.
En savoir plus xLes altermobilités recouvrent l’ensemble des comportements de déplacement alternatifs à un usage exclusif de la voiture particulière. Elles revendiquent également un certain droit à la lenteur, ce qui suppose une articulation originale des espaces géographiques et sociaux en lien avec un usage limité de la voiture.
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