Changer de monde, ralentir la vie : faut-il renoncer à la vitesse au nom de l'écologie ?

Crise climatique, crise temporelle ? De la philosophie de Paul Virilio à la slow life des adeptes de développement personnel, l'accélération du monde induite par les progrès techniques de l'ère capitaliste fait l'objet depuis plusieurs décennies de nombreuses critiques : elle serait à l'origine de déséquilibres cognitifs et affectifs majeurs, nous faisant perdre pied avec le réel physique et ses ordres de grandeur. Or à l'heure d'une crise écologique systémique, une nouvelle condamnation se fait jour : la vitesse serait incompatible avec les impératifs de sobriété que requiert la bifurcation socioécologique de nos sociétés. Pire, elle pourrait être à l'origine de la crise écologique actuelle en favorisant la multiplication des activités humaines et donc des émissions de gaz à effet de serre et de polluants.

Face à ce constat, faut-il reconfigurer notre rapport à l'espace-temps dans nos activités quotidiennes ? Faire ce choix, ce serait renoncer à toute une série de possibilités qui structurent aujourd'hui notre mode de vie : plus possible de prendre l'avion pour partir à l'autre bout de l'Europe pour un weekend. Plus possible non plus d'habiter une zone pavillonnaire qui rend nécessaire l'usage quotidien d'engins motorisées individuels. Plus possible même de mener plusieurs vies en multipliant sur une même journée les activités éparpillées du point de vue géographique.

Sommes-nous donc condamnés à voir notre horizon géographique et notre champ des possibles se contracter ? Comment de telles transformations pourraient-elles être en l'état acceptables par la population ?

Si l'on souhaite réussir la transition socioécologique en slow-motion, le ralentissement des modes de vie ne pourra être le simple produit de choix individuels par des citoyens aujourd'hui dopés au déplacement. Une réflexion collective sur les mobilités et l'aménagement semble donc s'imposer. Pour nous éclairer, nous aurons le plaisir de recevoir Fabrice Boissier, ancien directeur délégué de l'ADEME et Christophe Gay, co-directeur du Forum Vies Mobiles, think-tank qui prépare la transition mobilitaire.

Exceptionnellement, la conférence démarrera à 20h30 plutôt que 20h.

Mode de vie

Un mode de vie est une composition - dans le temps et l’espace - des activités et expériences quotidiennes qui donnent sens et forme à la vie d’une personne ou d’un groupe.

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Mobilité

Pour le Forum Vies Mobiles, la mobilité est entendue comme la façon dont les individus franchissent les distances pour déployer dans le temps et dans l’espace les activités qui composent leurs modes de vie. Ces pratiques de déplacements sont enchâssées dans des systèmes socio-techniques produits par des industries, des techniques de transport et de communication et des discours normatifs. Cela implique des impacts sociaux, environnementaux et spatiaux considérables, ainsi que des expériences de déplacements très diverses.

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Déplacement

Le déplacement est un franchissement de l’espace par les personnes, les objets, les capitaux, les idées et autres informations. Soit il est orienté, et se déroule alors entre une origine et une ou plusieurs destinations, soit il s’apparente à une pérégrination sans véritable origine ou destination.

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Transition

Les recherches sur la transition s'intéressent aux processus de modification radicale et structurelle, engagés sur le long terme, qui aboutissent à une plus grande durabilité de la production et de la consommation. Ces recherches impliquent différentes approches conceptuelles et de nombreux participants issus d'une grande variété de disciplines.

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Café Le Dorothy

85 bis rue de Ménilmontant, 75020 Paris, France

Inscriptions et informations : https://www.facebook.com/events/753080699744578/